Sándor Weöres

VALSE TRISTE

Il est si froid, ce soir d'automne.
Le corps des brindilles frissonne.
Le chant des vendanges s'éteint.
Le vieux se cache dans son coin.

Brouillard, église et colline.
Sur la tour, seul un feu brille.
Un réseau liquide et noir
Traverse les champs du soir.
Les chants de l'été s'éloignent,
Le vieux se cache dans l'âtre.
Si noir, ce soir automnal!
Les corps des buissons ont mal.

Et le cśur de l'homme grelotte
Etés meurent l'un après l'autre.
Qu'ils soient d'hier ou d'autrefois,
Les souvenirs sont creux et froids.

Tout arbre a la fievre rouge,
La fille pleure en son bouge.
Et tes lèvres de carmin
En bleu, le vent froid les teint.
Oh! d'hier ou d'autrefois,
Que les souvenirs sont froids!
Le cśur de l'homme grelotte –
Chaque été ressemble à l'autre.

Les corps des buissons ont si mal!
Le froid retombe sur le val
Et dans les cśurs un glas résonne
– Il est si froid ce soir d'automne!

(Robert Sabatier)

 
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2005.04.24. óta: 1