Attila József

FOURBU

Des paysans, la face grave, taciturnes,
En traversant les champs reviennent au village.
Le fleuve et moi sommes couchés l’un près de l’autre,
Sous mon cœur s’assoupit la tendre herbe sauvage.

Le fleuve en son flot roule un grand silence calme.
Soucis, fardeaux en moi se changent en rosée.
Plus question de Magyars, de frères, vieux ou jeunes,
Mais de vivants fourbus pareillement couchés.

Le soir descend, universel apaisement…
Je suis comme un morceau de pain chaud que l’on rompt.
Le ciel s’endort aussi. Les étoiles se posent
Sur le calme Maros comme dessus mon front.

(Jean Rousselot)

 
  © All rights belong to the authors or their heirs. 2004.
2005.04.24. óta: 1